« Il y a des « appels » dans l’ordre du quotidien (un besoin de solitude – un désir de voyage, de repli, de recul, de retraite – une amitié ardente) qui signalent à l’autre : « tu m’as aimée pour cette vie qui m’habitait. Elle menace de tarir. Pour la faire rejaillir, je dois faire ce pas qui peut-être t’effraie ; mais je dois le faire par respect pour moi et pour toi. »
Exiger de celui qui parle ainsi qu’il fasse taire cet appel, c’est mettre en chantier la lente transformation du foyer en maison de morts.
Celui ou celle qui a été appelé à se mettre de quelque manière en mouvement et qui a été retenu – tant pour de bonnes raisons que par peur, par convention – ne pardonnera pas dans son for intérieur à celui (celle) qui d’un seul mot peut-être a scellé à son pied un boulet.
Il reste. Elle reste. Mais qui reste au juste ? Et quelle part s’éloigne ou s’éteint en catimini ?
Et si c’était précisément la part vibrante pour laquelle nous nous sommes aimés ? »
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