Ce matin, j’ai lu un texte écrit par une maman, qui s’adresse à toi, parent que tu es.
Il m’a mise hors de moi.
Et c’était parti pour des « un jour, tu ne pourras plus blabla », « demain, il sera trop grand pour blabla», « ensuite, tu oublieras blabla», « après, tout ça ce sera terminé blabla »…
Ca me met hors de moi parce que ça appuie où ça fait mal et alors même que je reconnais aux premiers mots ce genre de textes et que donc, si je décide de lire quand même, je me prépare à l’avalanche d’émotions que ça va provoquer en moi, eh bien, je suis tout de même tombée dans le panneau et mon cœur a saigné.
Il y a des jeunes parents, des mamans en mode full-hormones qui lisent ça, punaise !
Ce genre de texte, ça peut te démonter en 3 minutes selon qui tu es et où tu en es de ta vie.
Un simple et extrêmement bienveillant dans l’intention : « Quand c’est dur, rappelle-toi qu’il ne sera plus jamais aussi petit et léger que là, maintenant sur toi » m’a lacéré le cœur juste après mon accouchement et pendant même quelques mois après.
Alors peut-être que c’est juste moi qui ai un problème avec le définitif… Peut-être.
Mais le post-partum, c’est fragile.
Et je pense qu’il faut vraiment peser ses mots et ses actes lorsque l’on est face à des jeunes parents.
Le message de ce texte, bien sûr, est magnifique : profitons de chaque instant.
Il est même criant de vérité.
Mais la forme, bordel !
Pourquoi se focaliser toujours sur ce qui fait mal ? Sur ce qui se termine ? Sur ce qui ne sera plus ?
Et tout ce qui fait du bien alors ? Tout ce qui est beau dans l’évolution ? Et tout ce qui débute ?
Oui, un jour ton enfant sera trop grand pour se blottir dans tes bras mais les siens seront assez grands pour t’enlacer à son tour.
Oui, il n’aura plus cette minuscule main dans la tienne, mais sa main te fera une petite tape sur le bras parce que t’aura sorti une vieille vanne pourrie et vous serez pliés en deux de rire heureux et complices !
Oui, il aura perdu sa voix d’enfant, mais sa voix d’adulte sonnera tellement juste quand il te racontera les aventures merveilleuses de son dernier voyage.
Oui, les babillages seront terminés mais ils laisseront place à de merveilleuses discussions ensemble au coin du feu.
Oui, il aura quitté le monde de l’enfance mais il sera entré dans le monde captivant de l’indépendance, de l’autonomie et de la liberté.
Oui, le temps file mais il lui permet de vivre et expérimenter, rire et s’amuser, construire et aimer.
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