Je ne dors pas dans le même lit que mon bébé et « il va peut-être manquer de sécurité ». Il ne dort pas dans sa propre chambre non plus et « son autonomie en prend un coup ».
Il s’endort majoritairement de manière autonome mais « il est encore trop petit pour ça ! » et il s’endort parfois au sein la nuit mais « c’est une super mauvaise habitude » et « il va plus réussir à s’endormir sans si ça continue »
Je n’ai pas tout le matériel Montessori adapté à son âge pourtant « c’est vraiment ce qu’il y a de mieux ! » et je lis beaucoup sur le développement de l’enfant mais bon « y’a pas que mon bébé dans ma vie ! »
Il boit du lait parfois dans un biberon : « pour que tu ailles te faire masser ? » et je l’allaite à la demande sans vraiment respecter de rythme : « c’est un peu le petit roi qui décide à la maison du coup, non ? »
On a pas commencé la diversification et « j’ai raison, de toute façon il a tout ce qu’il faut dans mon lait! » mais en même temps : « tu commences quand ? Faut pas trop tarder quand même »
J’achète plusieurs cuillères ergonomiques mais « la DME, c’est ce qui est le mieux pour l’enfant ! » et finalement « il a pas besoin de ça, comment il va s’habituer à la véritable cuillère après ? »
Je compte l’allaiter au sein aussi longtemps que j’en aurai envie et qu’il ne s’en détournera pas et « j’ai raison parce que c’est un lien magique que je nous offre » mais en même temps « je vais en faire un Tanguy et puis quand même, je dois avoir envie de retrouver mes seins pour moi et pour mon mec » (WTF ???)
Voilà, je suis une mauvaise mère. Je ne fais pas comme les gens pensent qu’il faudrait que je fasse.
Non, je ne le laisse pas pleurer seul pour qu’il se fasse les poumons. Oui, je le prends dans les bras et je suis toujours auprès de lui quand il pleure. Comment pourrais-je faire autrement ? Comment je me sentirais moi en prise à une émotion difficile, peur/colère/tristesse, en larmes et si la personne en qui j’ai le plus confiance niait ce que je ressens, si elle m’ignorait complètement et qu’elle me disait « allez, arrête ton cinéma un peu, c’est de la comédie là » ?
Je fais ce qui me semble être bon pour lui. Pour qu’il grandisse avec un sentiment de sécurité profond en lui et que cette sécurité soit sa base pour aller rencontrer le monde, s’ouvrir, vivre en confiance auprès de lui-même et des autres.
Je fais aussi ce qui me semble être bon pour moi, pour garder une vie à moi, du plaisir et du temps pour moi parce que je sais que les enfants apprennent en observant et que si je me fais passer en premier, que je prends soin de moi, il ne se dira jamais que je ne suis pas une mère suffisamment dédiée à lui mais au contraire, il fera juste exactement la même chose avec lui-même.
Je fais avec mon instinct, en suivant mes envies et ma joie parce que je veux lui apprendre à faire de même avec lui-même : respecter ses besoins, écouter son corps, écouter ses élans.
Et non, je suis convaincue que ce n’est pas parce qu’on apprend à son enfant à s’écouter qu’un cadre n’est pas possible, que des limites ne peuvent être posées. Au contraire. Et je suis d’ailleurs convaincue que le cadre et les limites sont obligatoires à un enfant pour se construire sereinement. Je rêve du jour où il me dira : « Maman, là j’ai besoin d’être seul, je voudrais que tu me laisses un peu » ou au contraire : « Maman, là j’ai besoin d’un câlin parce que je me sens triste et seul ». Ce jour-là, je vous garantis que mon cœur débordera de fierté et que je m’auto-congratulerai ^^
En fait, je fais de mon mieux. Je fais ce qui fait sens pour moi.
En fait, je fais ce que je veux.
En fait, chaque parent sur terre fait absolument ce qu’il veut.
Chaque parent sur terre est le meilleur parent pour son enfant. Il n’y a pas de vérité, il n’y a pas de meilleure façon de faire.
Rendons aux parents leur responsabilité. Arrêtons de leur donner des conseils qu’ils ne demandent pas.
Ils savent.
Je sais.
Tu sais.
Nous savons.
(Je peux te faire la conjugaison complète du verbe à tous les temps de l’indicatif si tu veux 😉)
Allez, vive l’éducation de nos enfants, vive les 1000 façons de faire. Vive nos enfants qui grandissent parmi elles. Vive la liberté !
Bisou 😉
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