Cette phrase si banale, qu’on peut entendre partout et qui pourtant tombe bien souvent à plat…
Certains ont une idée, ou savent. J’en ai fait partie. Très tôt. Mais soyons clairs, c’est très rare que nos enfants sachent à 14 ou 15 ans ce vers quoi ils doivent aller pour vivre une vie professionnelle qui les comble. Et pourtant, c’est ce qu’on leur demande lorsqu’on leur propose de choisir une orientation. A un âge où tout est en ébullition en eux, où tout change, où les repères bougent et sont difficiles à maintenir.
Il y a l’école, nous les profs, qui jugeons leur capacité à suivre telle ou telle voie, en nous basant principalement sur des bulletins, sur des notes, des appréciations et sur ce qu’on pense connaître d’eux. Et à vrai dire, on n’a pas vraiment le choix. On se sert des outils à notre disposition, on fait (pour la plupart) de notre mieux, avec les moyens du bord.
J’ai souvent cru connaître mes élèves mais j’ai compris que ce n’était pas le cas le jour de la rentrée en 4e de l’un d’eux qui m’avait déjà mené la vie dure lors de sa 5e. Cette journée-là, j’ai vu arriver un autre jeune. Je me suis demandé d’où cette maturité avait pu émerger en si peu de temps. On connaît nos élèves à un moment M, on ne connaît pas vraiment les enfants, les ados, les êtres qu’ils sont.
Il y a aussi la pression des membres de la famille, leurs attentes, leurs projections mais aussi leurs peurs pour leur « petit » ou bien au contraire leur absence d’intérêt.
Dans tout ça, nos ados agissent souvent à l’aveugle, font ce qu’ils peuvent et méritent d’être davantage accompagnés.
Les « hard skills » ou les compétences « techniques » enseignées à l’école ont leur importance pour leur avenir, certes. Mais nos enfants ont aussi besoin de développer leurs « soft skills » : des compétences transversales, humaines, comportementales et encore plus au vu de ce monde qui change et qui va certainement voir apparaître de nouveaux métiers, de nouvelles activités. On a pas assez de temps pour ça à l’école.
Ils ont besoin d’être accompagnés, et plus particulièrement dans la découverte de soi.
Ils ont besoin de se connaître profondément pour faire des choix éclairés, tout en sachant que ce qu’ils sont là, maintenant, est amené à évoluer et que c’est OK, ce n’est pas grave. Qu’on ne choisit pas forcément un métier pour la vie ou une voie professionnelle sans qu’il soit possible d’en changer.
Nos jeunes ont besoin d’être guidés dans ce processus.
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